L'afrique en marche

Développement/2ème forum mondial : Des anciens présidents africains parlent de la paix

(Soglo,Thabo Mbeki et Chissano étaient du rendez-vous)
Le Forum des anciens chefs d’État africains en partenariat avec le Pnud a organisé jeudi 15 avril 2021, le 2ème forum mondial par visioconférence avec l’appui du gouvernement japonais. Le président Soglo y a pris une part active.
« Vers une paix durable en Afrique ». C’est ce thème qui a servi de référence aux échanges entre plusieurs anciens chefs d’Etat africains. Ils étaient trois à ce rendez-vous. On peut citer entre autres Thabo Mbeki d’Afrique du sud, Nicéphore Soglo du Bénin et vice-président du Forum des anciens chefs d’Etat africains et surtout Joaquim Chissano du Mozambique président dudit Forum.
Dieudonné Soglo (depuis son domicile à Cotonou au Benin dans un espace aménagé à cet effet et en liaison satellite), a discuté avec les deux autres conférenciers. De 10 h à 12 h 20, ils ont passé en revue les obstacles à la paix et au développement de l’Afrique ces dernières années.
Conflits en Afrique à l’ordre du jour.
Des échanges de ces illustres participants et après une analyse pointue des causes des conflits en Afrique, il ressort qu’il y a encore une résurgence de longs conflits en Afrique en général et au Sahel en particulier. Et ce en dépit du sommet de l’Union africaine (UA) en 2010, qui a décrété cette année-là : « Année de la paix et de la sécurité », la paix n’est pas encore revenue partout sur le continent.
Thabo Mbeki, Nicéphore Soglo et Joaquim Chissano ont rappelé que l’UA a mis en place une série d’institutions et de mécanismes visant à prévenir et à gérer les conflits. On peut citer le Conseil de paix et de sécurité, un groupe comprenant de hauts dignitaires et plusieurs opérations de maintien de la paix de l’UA.
Mieux, certains pays qui ont terminé les conflits fratricides, connaissent malheureusement un regain de tensions. Conséquence, la paix y demeure fragile. A cela, il y a de nouveaux pays toujours confrontés aux conflits armés. Conséquence, les économies de ces pays sont vulnérables sans oublier les jeunes très nombreux qui sont sans emploi. Ce qui fait que malgré les efforts africains de pacification et le renforcement du soutien international, le continent est loin d’être pacifié aujourd’hui.
Poursuivant, les échanges, les anciens présidents n’ont pas manqué d’évoquer la reprise d’anciens conflits ou le déclenchement de nouveaux. Au regard de ce contexte, ils ont convié les peuples et les dirigeants africains à une prise de conscience.
Un diagnostic dynamique
Pour que les pays africains et leurs partenaires étrangers arrivent à endiguer le cycle infernal des conflits en Afrique, il faut de l’avis des trois leaders, mettre un terme définitif aux conflits sur le continent, car les dirigeants africains actuels ne doivent pas léguer le fardeau des conflits aux générations futures. Ils ont également souhaité que l’Afrique fasse l’effort de trouver des solutions aux problèmes du continent. Dans ce sens, ils ont préconisé que les organisations africaines régionales de l’Ouest, de l’Est et du Sud de l’Afrique entreprennent également des efforts de maintien de la paix et de médiation, avec le soutien de l’ONU. Pour y parvenir, ils ont dit en chœur qu’il faut : « Offrir un minimum de conditions pour la subsistance au quotidien et mener une politique de sécurité axée sur la population, le développement et les questions sociales ».
La contribution remarquable de Soglo
L’ancien président du Bénin, Nicéphore Soglo, intervenant a dit avec ferme conviction qu’il faut agir pour contenir les milliers de personnes qui quittent leur pays pour aller mourir en Méditerranée. Après le drame de la Méditerranée, il a mis le curseur sur la violence au Sahel et a déclaré qu’il est impérieux de pouvoir résister à ces crimes.
Au regard de la situation actuelle de l’Afrique, le président Soglo a laissé entendre qu’il faut consolider la puissance économique et le leadership politique de certains pays. Il a cité le Nigeria et a déclaré que cette la seule condition pour éviter que le capitalisme ne fasse plus le lit à une nouvelle forme d’impérialisme. Un contexte qui arrange les intérêts de quelques groupes. Au-delà, il faut penser à une fédération comme les USA, le Brésil et la Chine à l’horizon 2050.
En guise de mot de fin, Nicéphore Soglo a apprécié l’initiative de cette nouvelle rencontre soutenue par le Pnud et le gouvernement japonais. Il n’a pas manqué de remercier le président Chissano qu’il appelle affectueusement : ‘’véritable stratège et tacticien’’.

Joaquim Chissano, ancien président du Mozambique et président du Forum des anciens présidents d’Afrique.

Thabo Mbeki ancien président d’Afrique du sud

Journal L’Afrique en Marche
Par Firmin TEKLY

Bénédicte DEGBEY

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.