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Couronnes sur votre cercueil président Nata  L’Editorial de Titus FOLLY

Couronnes sur votre cercueil président Nata
L’Editorial de Titus FOLLY
Théophile Nata, notre ex président de la Haute autorité de l’audiovisuel de la communication n’est plus. Dans l’exercice de l’Editorial du jour, nous nous inclinons devant la mémoire du prophète de la liberté de presse désormais de vénérée mémoire.
Pour nous, qui est Théophile Nata? Notre ( j’insiste sur cette nuance) ancien président de la Haac n’est ni un comédien qui torpille la démocratie, ni un clerc qui emprunte le paon de l’oiseau avec vanité.
Théophile Nata, au salut de la patrie a été un véritable démocrate et un intrépide défenseur de la liberté de presse. A la tête de l’institution de régulation de la République, Théophile Nata ne faisait pas partie de ceux qui vont au comptoir des négoces et des coups fourrés merveilleux.
Dans nos anciennes charges de secrétaire général de l’Assemblée spéciale ( Union des faîtières UPMB et CNPA-Bénin) et de 1er rapporteur du Conseil d’administration de la Maison des médias, nous avons personnellement eu plusieurs rendez-vous personnels avec lui. On le sent dans un culte exalté de la République. Et nous avons davantage compris pourquoi contrairement aux autres, il s’est retrouvé aux antipodes du commerce infâme de la démocratie.
Mieux, Théophile Nata n’est pas dans l’art de mettre sous coupe la liberté de presse qui traverse … comme des dagues, surtout que certains la déguisent en paradoxes pour bien faire ici leur commerce démocratique tropical.
En privé comme en public, il n’a cessé d’inviter les acteurs des médias à plus de responsabilité. Il savait user de métaphores pour attirer notre attention sur la tendance de « fripons et de vendeurs de boulettes » qui prenait l’ascendance sur ceux qui faisaient bien le métier.
Dans son sens assez vif, il faisait découvrir nos propres absurdités. Il nous permettait de prendre conscience de la
conjuration qui sert la tyrannie, mais pas la démocratie. Ses quolibets contre les articles « copier-coller » légendaires dans la presse béninoise : « En voyant les mêmes fautes dans plusieurs journaux à la fois, on sent que vos papiers quittent des officines de nuit.», sont encore dans nos mémoires.
Dans la matérialité…
Le président Nata n’est pas seulement dans les théories vaseuses de la liberté de presse.
Conscient que le cadre réglementaire des médias est caduc, déphasé, obsolète, il a oeuvré avec les faîtières des médias pour une loi. Même parti de la Haac, il a oeuvré en faisant le lobbying pour l’avènement de la Loi No 2015-07 du 20 mars 2015 portant code de l’information qui dépénalise les délits de presse.
Sauf que dans la pratique ces dernières années ( 2018), le code du numérique est devenu le symbole du retour des peines privatives pour les journalistes dans le cadre de l’exercice de leur profession.
En effet, le code du numérique joue le rôle de cheval de Troie contre la liberté de la presse. C’est notre avis.
Porteur de nombreux objectifs mis en vigueur à partir d’avril 2018, le code du numérique s’est révélé dans la pratique comme un élément de répression de la liberté d’expression et de la liberté de presse. Ce qui a foiré son idéal de Théophile Nata.
A l’heure où vous quittez ce monde perclus de vos certitudes, que l’Eternel nous accueille dans sa Cour céleste. Adieu président Nata.
Site www.lafriqueenmarche.info du 13 juin 2022 No 204
« La vie est belle. Et chaque jour est une vie. Prenons-la du bon côté et demain, il fera beau sur la grande route.».

Bénédicte DEGBEY

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