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Cena/mandature 2014- 2021 : Tiando et les siens, pour une fin peu glorieuse

Cena/mandature 2014- 2021 : Tiando et les siens, pour une fin peu glorieuse

L’équipe dirigeante de la Commission électorale nationale autonome (Cena) conduite par le professeur Tiando est en fin de mandat. Elus en 2014 pour un mandat de sept ans non renouvelable, les cinq commissaires de l’institution électorale ont imprimé une marque de confiance au début et de suspicion à partir de 2019 même s’il a réussi à organiser six différentes élections.
Par Omer HOUESSOU
Emmanuel Tiando et les siens ont efficacement conduit l’administration électorale devenue permanente en 2014 avant de décevoir les espoirs après les législatives.
De l’organisation des différents scrutins à leur déroulement, la Céna a concentré ses énergies, de concert avec les autres institutions impliquées dans le processus pour des élections crédibles et transparentes.
De 2014 à 2021, la Cena de Emmanuel Tiando a organisé six élections à savoir la présidentielle de 2016 et de 2021, les législatives de 2015 et de 2019, les communales, municipales et locales de 2015 et les communales et municipales de 2020.
Sous l’ère du régime Talon, l’institution a organisé respectivement les élections législatives de 2019, les communales et municipales de 2020 ainsi que la présidentielle de 2021.
Une Cena respectée et décriée sous la présidence de Tiando
Les différentes activités menées par la Cena, prouvent à suffisance la clarté dans les actions dont fait montre l’institution et la construction permanente d’un label sous-régional. Chaque membre de la Cena opine en tenant rigueur aux lois électorales. L’institution de Emmanuel Tiando, a fait aussi montre d’une administration à la pointe de la technologie. Des agents de la direction technique aux informaticiens, l’institution a fait appel à de véritables experts dans chaque domaine pour répondre efficacement aux besoins de la Nation.
A la faveur de la révision du code électoral, le législateur a apporté de nouvelles touches à la Cena qui sera dotée désormais de deux bras opérationnels à savoir le Conseil électoral (CE) et la Direction générale des élections (DGE).
Selon la nouvelle formule, le CE est composé de cinq membres pour un mandat de cinq ans non renouvelable et désignés respectivement par la majorité et la minorité parlementaire, le chef de file de l’opposition, le chef de l’Etat et un magistrat désigné par ses pairs.
A noter que c’est le président de la Cena qui sera le premier responsable du Conseil électoral.
Il faut souligner qu’après le décès de l’ancien commissaire Moise Bossou intervenu le 07 avril 2018, Abou Adam Soulé a été désigné par la septième législature de l’Assemblée nationale pour remplacer l’illustre disparu.
Tâche noire
Cependant, après sept ans, il faut dire sans tituber que la Cena de Emmanuel Tiando a énormément déçu. La descente aux enfers a commencé lors des législatives 2019 où pour valider le dossier des partis de l’opposition, Emmanuel a inventé un charabia juridique en parlant de : « fautes majeures » pour éliminer tous les partis de l’opposition et de fautes mineures pour adouber rien que les deux partis siamois de la mouvance présidentielle proche de Patrice Talon.
On avait cru que Emmanuel Tiando allait rectifier le tir. Se donnant bonne conscience sur la base des lois exclusives, en 2021, à l’occasion de la présidentielle du 11 avril dernier, il a encore remis une nouvelle couche de peinture.
S fondant sur les dispositions exclusives du parrainage, Emmanuel Tiando a éliminé sans coup férir, toutes les personnalités de l’opposition. On peut citer entre autres Réckyath Madougou et Joël Aïvo.
Au finish, trois duos étaient en lice (dont deux poids plumes) face à celui de Patrice Talon. La suite, on la connait.
Au bilan, il faut remarquer que l’historien Tiando qui a suscité trop d’espoirs à sa nomination a énormément déçu. Ce qui fait qu’à l’évocation de cette Cena version Tiando, la formule qui revient sur toutes les lèvres y compris dans la mouvance présidentielle affiliée à Patrice Talon : « Avec cette Cena, il faut passer l’éponge. ».
Journal L’Afrique en Marche du mercredi 21 avril 2021

Bénédicte DEGBEY

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