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CEDEAO/Commission : Buhari et Addo exigent des réformes drastiques ( Les francophones font grise mine) 

CEDEAO/Commission : Buhari et Addo exigent des réformes drastiques ( Les francophones font grise mine)
Les présidents Buhari et Addo exigent de réduire le budget de fonctionnement de la Commission de la CEDEAO de même que la diminution des postes de commissaires. Les francophones ne sont pas d’accord, et tentent de trouver la parade..
Le président Buhari du Nigéria et son homologue Ghanéen, Nana Akufo-Addo exigent la réduction du budget de fonctionnement au profit de celui d’investissement. Aussi, réclament-ils la réduction du nombre de postes de commissaires.
Les francophones ne sont pas contents, mais n’ont d’autres choix que de se plier.
En effet, Buhari et Addo veulent que la Commission ait désormais sept postes au lieu de 15 actuellement. Un sujet qui a électrisé les tensions, ces derniers mois, entre capitales ouest-africaines.
Dégraisser le mammouth
En ce qui concerne le budget de fonctionnement, Buhari et Addo réclament qu’il soit désormais à 35% contre 65% actuellement.
Ils exigent que les investissements soient à 65% contre 35.
Les francophones sont remontés. Cependant, ils vont boire malgré eux, la pilule.
En effet, en filigrane de cette sourde bataille d’influence relative à ce projet de réforme de l’instance sous-régionale portée par le Nigeria et le Ghana, il se fait que ces deux pays sont les gros contributeurs de l’organisation.
En effet, le Nigeria et le Ghana contribuent à eux deux pour près de la moitié du budget de la CEDEAO. Cette réforme vise à réduire drastiquement, le coût de fonctionnement de l’organisation. Ce qui devrait permettre de lancer un plan d’économie de près de 50 millions de dollars par an.
Arguments des francophones
Comme éléments d’appréciation, les francophones disent que la réduction des postes de commissaires de plus de la moitié, passant ainsi de 15 à sept n’est pas normale.
La manœuvre n’est cependant pas sans incidence, l’organisation étant actuellement structurée de façon que chacun des 15 Etats membres puisse être représenté par un commissaire.
Pour tenter de préserver ce fragile équilibre, la majorité des pays d’Afrique francophone a tenté en vain de suspendre la réforme, se heurtant à la ferme opposition d’Abuja et Accra.
Pour obtenir gain de cause, le président nigérian Muhammadu Buhari n’a pas hésité à dégainer un argument de taille : le gel de la contribution d’Abuja. Une menace particulièrement coercitive au sein de l’organisation ouest-africaine. Il faut souligner le fait que le Nigeria apporte à lui seul près de 38 % du budget de la CEDEAO, suivi par son allié ghanéen (17 %), la Côte d’Ivoire (13 %) et le Sénégal (8 %).
Le président Buhari abandonnera le pouvoir en février prochain, réussira-t-il ces réformes avant son départ?
Alain GBEGAN correspondant au Nigeria.
Site www.lafriqueenmarche.info du 04 juillet 2022 No 225

Bénédicte DEGBEY