L'afrique en marche

Buhari, un grand cadeau avant de partir

La Chronique internationale
de Murielle MENSAH correspondante au Canada.

Le président Buhari quittera le pouvoir en février 2023. A quelques semaines de la fin de sa gouvernance, la découverte du gaz au Nord du Nigeria peut-elle lui permettre de sauver la mise et d’avoir un bilan reluisant?

Loin de sa façade maritime, épicentre du pétrole et du gaz, le Nigéria vient de découvrir du gaz au Nord. C’est une occasion en or pour le président Buhari de redorer son blason terni.

En effet, quand l’actuel homme fort du Nigeria s’est engagé avec détermination dans cette exploration, beaucoup de ses compatriotes juraient que c’est un coup pour rien.

Dans la complexité de son projet d’exploration, beaucoup craignaient les aspects approximatifs. Au regard de tout cela, les Nigérians n’avaient pas confiance pour des résultats concluants. Buhari contre tous a cru en son étoile. Au finish, les faits lui donnent raison.

Mieux, cette découverte intervient alors que le Nigéria a perdu sa 1ere place de puissance africaine productrice de pétrole au profit de l’Angola. La découverte de ce gisement de gaz est donc une rampe de lancement pour une poussée d’hégémonie. Même après son départ, cette découverte va obligatoirement
bénéficier d’un mouvement nourri d’objectifs de la part de son successeur.

En outre, cette découverte intervient dans un contexte de stratégies punitives et de tensions qui nourrissent le trafic du pétrole nigérian.

En effet, ce pays est confronté à une question de souveraineté nationale s’agissant de l’exploration et de l’exportation des ressources énergétiques.

La question du pétrole et davantage celle du gaz tiennent aux attachements nationaux en dépit des reliquats locaux. Et cela s’observe dans la mise en œuvre dans les régions productrices dans cet État fédéral.

SI CETTE DÉCOUVERTE permettra au Nigeria de retrouver un grand bol d’air, elle est également une passerelle au président Buhari. Il peut désormais quitter le pouvoir loin d’un bilan lamentable.

En effet, le président sortant du Nigeria qui n’a pas été tenté par un 3 ème mandat (la mode sur le continent), après huit ans de gouvernance, n’a eu que des nécessités propres et historiques non achevées.

Il suffit d’apprécier surtout l’incapacité de Buhari dont les atermoiements ont aiguillonné l’insécurité.

Buhari partira, mais il laissera derrière lui, un jihadisme quotidien qui anesthésie son pays.

Site www.lafriqueenmarche.info 1er décembre 2022 No 295

Charbel HOUESSOU

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