Biya, Talon, Bazoum et Déby à l’heure du Nigeria

La Chronique internationale de Murielle MENSAH (Canada)
Le scrutin présidentiel au Nigeria a lieu demain samedi 25 février 2023. Dans les palais présidentiels à Yaoundé, Cotonou, Niamey et Ndjamena, on doit suivre en secret cette élection majeure dans la sous-région et pour cause.
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Entre Bola Tinubu, Atitu Abubakar et Peter Obi pour qui roulent Paul Biya du Cameroun, Patrice Talon du Bénin, Mohamed Bazoum du Niger et Mahamat Déby du Tchad, les quatre pays limitrophes?
Officiellement, on connaît la stratégie.
Aucun de ces dirigeants ne fera savoir sa préférence. Cependant, de manière secrète, Biya, Talon, Bazoum et Déby fils doivent avoir un vœu, celui de voir passer « leur barbier » sur le pont d’or et ce pour plusieurs raisons.
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A PRENDRE EN COMPTE
D’abord, dans la géostratégie des puissances régionales, il y a le concept dit « obéissance à la locomotive régionale » qui oblige les pays limitrophes à faire leurs calculs.
« Si Tinubu est là…», « Si Atiku est au pouvoir..», « Si Obi dirige…», autant d’accroches qui taraudent les uns et les autres de ces dirigeants limitrophes avec ou sans une causalité implicitement.
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Si après huit ans de gouvernance, Muhamadu Buhari a fait étioler la puissance de parrain dévolue naturellement au Nigeria, le prochain locataire du palais d’Abuja tentera de rétablir son influence dans l’espace régional. Ensuite, au nom de la validation de la thèse de « communauté de destins », il y a aussi l’argument économique.
Ce dernier oblige tout au moins les pays limitrophes à privilégier l’attachement réel avec le Nigéria comme l’idole des origines sur les plans économique et financier en tant que 1ère puissance africaine.
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La dernière fermeture des frontières a été décidée par le président Buhari sans un tableau préalablement articulé avec les autres pays.
Conséquence, on a vu le cycle de contestation du leadership nigérian. Le Bénin de Patrice Talon a dit sa joie d’avoir su profiter de cette fermeture pour mieux impulser une économie résiliente.
Le prochain homme fort d’Abuja doit rassurer ses voisins.
Il y a les derniers récits détestables (pénurie de carburant et de billets) et les balafres funèbres ( la capacité de nuisance du terrorisme et des bandes armées parfois à la lisière d’Abuja) qui liquéfient de plus en plus les voisins immédiats.
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En attendant de connaître leur prochain homologue pour les bonus royaux, les voeux de tous les voisins/présidents, c’est de ne plus avoir un Nigéria avec des tableaux dans la galerie des symboles martyrisés. il ne peut d’ailleurs en être autrement.
Site www.lafriqueenmarche.info du 24 février 2023 No 361