Benoît XVI, adieu très cher patron L’Editorial de Titus FOLLY
Le pape Benoît XVI m’a permis de travailler à ses côtés à partir de 2010 pour préparer ses voyages pontificaux en Afrique. Fort de ce lien entre nous, dans l’exercice de L’Editorial du jour, je rends grâce à l’Éternel et je me prosterne devant lui à quelques heures de son voyage céleste.
Que sonne le glas dans toutes les cathédrales du monde ce matin, jeudi 5 janvier 2023 pour confier au Seigneur, son humble serviteur et vicaire du Christ, le pape émérite, Benoît XVI.
Grâce à Benoît XVI, je suis passé de la « périphérie » à la lumière médiatique internationale. En effet, le chef de la Curie romaine d’alors, Benoît XVI m’a permis d’apporter ma modeste contribution à ses trois visites en Afrique en 2011 ( Angola, Cameroun et surtout Bénin).
Sous le regard sacerdotal du révérend père, André Quenum désormais de vénérée mémoire, nous avions gagné surtout au Bénin, le pari d’une très bonne organisation médiatique du vendredi 16 au dimanche 18 novembre 2011.
JE GARDERAI DE VOUS
A chacune de nos rencontres St Père, vous m’aviez légué un principe directeur. Il s’agit de la sagesse. J’ai appris de vous, grand théologien devant l’Éternel et devant les hommes que la sagesse permet de surclasser nos penchants subtils et rapides en dépit de toutes leurs constellations.
J’ai aussi appris que face à la ronde des étoiles ou la violence des flots, la sagesse nous permet d’être en phase avec les luminaires du ciel qui gouvernent le cours du monde. En clair, nos positions ne doivent pas être des strates pour humilier les autres surtout ceux qui sont déjà dans une certaine fragilité.
Au delà de nos motivations personnelles, j’ai vécu de près, son impact sur la gouvernance démocratique en Afrique. En effet, dans la droite ligne de tout cela, le dimanche 18 novembre 2011 au Stade de l’Amitié de Cotonou devant 60.000 personnes, il a dit urbi et orbi que : « Ne privez pas les peuples de leurs espérances…». Depuis lors, le curseur du centre de gravité du modèle démocratique a bougé en Afrique.
Cet appel de Cotonou a eu le mérite d’assécher dans une certaine mesure, le courant de pensée autocratique charrié par certains bonzes d’Afrique. Au guichet de la comptabilité, certains ont entendu son message puisqu’ils ont renoncé publiquement à leur envie de 3ème mandat dans les décades suivantes.
Contrairement aux précepteurs déphasés, pour le pape Benoît, la sagesse est une fleur de l’avenir. Elle est dans la semence d’aujourd’hui, et ce en dépit de la conflictualite contemporaine avec les repères tenaces.
Si son prédécesseur Jean Paul II a légué au monde : « N’ayez pas peur…», on gardera de Benoît XVI que par le biais de la sagesse, on peut mieux faire face à nos défis existentiels.
Adieu cher père spirituel. Dormez du repos éternel.
Site www.lafriqueenmarche.info du 5 janvier 2023 No 320
« La vie est belle. Et chaque jour est une vie. Prenons-là du bon côté et demain, il fera beau sur la grande route.».
