Patrice Talon a dit lors de son discours d’investiture que : « Les élections sont terminées. ». Une manière de dire qu’il prône le consensus nécessaire à la « Communauté de destins » dont il a également parlé dans le même discours. Pourquoi faut-il recourir au consensus?
Au Bénin en 1990, le consensus a permis de préserver la paix sociale, la cohésion nationale, d’assurer la stabilité des institutions et de garantir la légitimité des gouvernants. Patrice Talon veut-il faire un changement de cap après avoir constaté ses erreurs de parcours?
Tout porte à le croire, car Patrice Talon après avoir rompu ce principe essentiel de notre vivre ensemble veut réajuster le tir après avoir malheureusement ouvert la boîte de Pandore.
Ce consensus a été mis en œuvre à la Conférence nationale souveraine et respecté lors de l’adoption de la Constitution de 1990. Ce consensus découle des séances de vulgarisation de l’avant-projet, a été rappelé par la Cour constitutionnelle en 2006 qui l’a érigé en principe à valeur constitutionnelle désormais intégré à notre bloc de constutionnalité.
Consensus, retour à la case départ ?
Mais pendant cinq ans, Patrice Talon a privilégié la mise en œuvre du système partisan et la nouvelle charte des partis politiques (qui sont les clés de voute des réformes à partir 2018 mais qui ont divisé les Béninois). Depuis ces fameuses réformes, le consensus mis en œuvre à la Conférence nationale souveraine a disparu.
Si Patrice Talon a compris que les conflits se résolvent durablement, non pas sur un champ de bataille, mais autour d’une table de négociations dans le respect de la dignité de chacun, alors le Bénin en sortira gagnat surtout après l’effusion de sang lors du scrutin du 11 avril 2021.
En cette veille de 2023 avec les législatives qui pointent à grands pas, il faut que les acteurs de l’opposition et ceux du ‘’Bénin révélé’’ puissent participer sans entraves à ces élections prochaines, malgré les divergences et antagonismes.
Sans le consensus pas de gestion pacifique des contradictions inhérentes à tout société, et pas de « communauté de destins », selon le vœu de Patrice Talon.