L'afrique en marche

Bénin/Présidentielle de 2021 : Sur les traces des coupables des bourrages d’urnes

Bénin/Présidentielle de 2021 : Sur les traces des coupables des bourrages d’urnes

Dans le dossier des bourrages d’urnes, où sont les coupables? Qui sont leurs inspirateurs?
L’opposition aurait orchestré de graves irrégularités lors du scrutin du 11 avril 2021. L’accusation est formelle et ne lui accorde la moindre présomption d’innocence. Seule, la promesse du gouvernement d’initier une commission d’enquête -s’il tenait parole- laisse une certaine porte ouverte qui permettra la manifestation de la vérité.
En attendant, on évoque, à la fois, à la charge des adversaires politiques, la consigne du boycott officiellement clamée, qu’ils ont, en toute responsabilité, ordonnée.
Cependant, quelle pourrait être l’intérêt de l’opposition si ce n’est de voir carrément suspendre les opérations de vote? Et elle ne s’en est pas cachée.
Si, tant est qu’elle a eu l’opportunité de bourrer les urnes, on devrait volontiers admettre la voir n’userait que de bulletins nuls, et non de bulletins favorables à « l’ennemi juré » qu’est le candidat Patrice Talon.
A défaut, et le moins que les « bras armés » de l’opposition miraculeusement positionnés par le ministère de l’Intérieur et la Commission électorale nationale autonome (Cena) dans les bureaux de vote puissent faire, est de poinçonner le logo de l’un des autres duos dans la course. Mais même cette option relève d’un cas d’école.
Preuves parlantes
Dans ce jeu malsain, le gouvernement, de la bouche de son griot a tout dit, lui qui voit plutôt la main de l’opposition derrière la manœuvre. Voici que cette dernière estime que les commanditaires de la forfaiture, pour s’assurer du résultat du « travail fait » pourrait avoir exigé des « preuves avant payement ».
D’où la nécessité exigée des images d’illustration, notamment des vidéos, qui sont les plus parlantes pour convaincre.
Depuis, les langues se délient. Le buzz occasionné par la fuite sur les réseaux sociaux, des vidéos du crime qui circulent en boucle, serait l’œuvre des laissés-pour-compte et de quelques insatisfaits du partage de la manne promise.
Difficile d’imaginer, en effet, quelqu’un en train de poser des actes répréhensibles de cette ampleur et qui se fait filmer sans retenue. Et dire que l’opération s’est déroulée à l’échelle nationale, comme l’effet d’une consigne reçue du sommet d’une pyramide.
Aussi, la froideur et la détermination dans l’accomplissement de l’acte prouve-t-elle que les fraudeurs étaient bien assurés d’une certaine impunité. N’est-ce pas qu’ils étaient censés être sous la supervision des représentants, non seulement des candidats (on n’y retiendra l’hypocrisie des deux autres duos à vouloir parler eux-aussi de fraudes), mais aussi et surtout de la Cena, sans compter la protection des forces de l’ordre, armées jusqu’aux dents et abondamment déployées sur le terrain?
Finalement, d’où vient-il la logique du sabotage des opérations aux pieds des urnes par leur bourrage?
Enfin…
La plateforme des OSC est poussée à asseoir sa crédibilité plus durablement. Elle a tout intérêt à accepter la « main tendue » du gouvernement dans sa décision d’initier une commission d’enquête. Il restera aux organisations de la société civile d’imposer l’internationalisation de l’institution afin d’éviter de laisser le gouvernement seul aux manettes. Pour ne pas que ce dernier s’érige en juge et partie pour gagner la bataille du renversement de la charge du crime sur les victimes, l’opposition politique et la société civile, y compris.
Par Frédéric TOURE, Correspondant en Côte d’ivoire
Journal L’Afrique en Marche du jeudi 15 avril 2021

Bénédicte DEGBEY

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.