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Bénin/Pour une opposition plus dynamique : De nouveaux défis pour la diaspora 

Bénin/Pour une opposition plus dynamique : De nouveaux défis pour la diaspora 

La dictature de Talon va de poursuivre. Consciente de cette problématique, la diaspora se donne de nouveau défi pour mener efficacement la lutte contre le pouvoir de la « Rupture ». Lisez ci dessous l’intégralité de leur déclaration.
DECLARATION DE LA COORDINATION GENERALE DE LA RESISTANCE BENINOISE DANS LA DIASPORA (CG/RBD)
Renforcer l’unité de la Diaspora Béninoise autour d’objectifs clairs et précis et continuer résolument la lutte jusqu’à la chute inéluctable de l’Autocratie
Depuis avril 2016, notre pays le Bénin vit sous un ordre de dictature où tout est sous le contrôle d’un seul homme et de son clan. Cet homme a pour nom Monsieur Patrice Talon. Tous les actes posés par son gouvernement reviennent à mépriser et affamer le peuple, à le pressurer de toutes parts à tel point qu’aujourd’hui, les populations béninoises frôlent la déchéance physique. Par le biais de ses lois scélérates, il a réussi à mettre les libertés dans les fers et à verrouiller tout le système politique. Il a ainsi réussi à organiser des élections exclusives (législatives du 28 avril 2019, municipales et communales du 17 mai 2020 et présidentielles du 11 avril 2021). Par ailleurs, ses lois scélérates et ses différents textes lui ont permis sur le plan économique, de s’accaparer des secteurs productifs à travers les privatisations sauvages des entreprises publiques. Pour parfaire le tout, il va prendre des mesures législatives et réglementaires pour légaliser ce pillage. Aujourd’hui au Bénin, dans le pays de Kaba, de Bio Guerra et de Béhanzin, c’est la volonté de Patrice Talon qui fait loi.
REJETÉ PAR LE PEUPLE ET AVIDE DU POUVOIR, TALON NE PEUT GOUVERNER QUE DANS LA TERREUR.
Préoccupé par la reconstitution de son empire financier, le président Patrice Talon, ne s’est en réalité jamais préoccupé du sort du pays. Il n’a pensé et ne pense qu’à lui-même. Le bilan calamiteux de son quinquennat le prouve à merveille. Et il ne peut atteindre son objectif qu’en soumettant les populations à une répression sévère comme il le fait.
L’histoire de la gouvernance du pouvoir de la rupture depuis 2016, c’est l’histoire d’une violence soutenue contre le peuple et ce, dans un climat de terreur permanente.
Il nous en a encore fait une brillante démonstration avant, pendant et surtout après la mascarade d’élection du 11 avril 2021 où il s’est auto-nommé président. Nous observons une répression aveugle s’abattre sur les populations et les forces politiques. Les prisons sont débordées. Talon tient à maintenir un climat de terreur dans le pays pour dissuader les béninois de manifester leur mécontentement contre son pouvoir et innove en la matière. S’il y a quelques mois les manifestants sont arrêtés pour participation à « attroupement non armé », aujourd’hui, les mêmes manifestants arrêtés sont emprisonnés pour « terrorisme ». Patrice Talon ne comprend pas encore qu’à la base de son rejet par les populations, se trouvent les maltraitances qu’il inflige au peuple. L’expérience montre que, plus il réprime, plus il sera contesté par un peuple déterminé.
La Coordination Générale de la Résistance Béninoise dans la Diaspora (CG/RBD) félicite le peuple béninois pour le combat héroïque qu’il mène quotidiennement contre l’autocratie. La diaspora béninoise pour sa part, à travers les communiqués et les déclarations, les meetings et autres sit-in, a toujours dénoncé les actes de l’autocrate pour montrer son vrai visage, visage hideux devenu infréquentable au vu des opinions publiques internationales. Ce travail quotidien et inlassable de la Diaspora dans l’isolement international actuel du pouvoir de Patrice TALON est reconnu par tout le monde ; nous devons en tirer une fierté légitime et persévérer dans cette voie. Ceci est d’autant plus important qu’une répression sévère s’est abattue sur le pays après les dernières élections, frappant même certains de nos militants. Mais il n’y a pas de quoi désespérer ; notre peuple a les ressources pour venir à bout du pouvoir autocratique de Patrice TALON.
En effet, ce n’est pas la première fois que notre peuple est confronté à une dictature. De 1972 à 1989, le peuple béninois a connu une dictature plus féroce et plus sanguinaire, celle de Mathieu KEREKOU. Grâce à son organisation, au courage inébranlable de ses fils, notre peuple a abattu cette dictature. Déjà, lors de cette lutte héroïque, la Diaspora béninoise a apporté une contribution importante.
Ainsi, avant le jour de la mascarade d’élections et à beaucoup d’endroits du pays, la jeunesse de notre pays s’est dressée sans peur et prête à en découdre contre l’armée et les milices de l’autocrate. Le jour même de l’élection, notre peuple, qui ne se sentait pas concerné, a boycotté massivement la mascarade électorale. Dans beaucoup d’endroits du pays, le pouvoir a été obligé de bourrer les urnes au vu et au su de tout le monde.
A part quelques organisations de la société civile qui ont courageusement annoncé le boycott massif de la mascarade électorale par la population, la CEDEAO, l’UA et l’ONU ont jugé que tout s’était bien passé, montrant le peu de crédit qu’il faut accorder à ces organismes.
La disponibilité de notre jeunesse, l’attachement à l’expérience de la lutte héroïque passée contre la dictature de Mathieu Kérékou sont autant de choses qui doivent nous permettre d’être optimistes et confiants en l’avenir.
QUE FAIRE MAINTENANT ?
La première chose et la plus importante c’est le renforcement de l’unité de la Diaspora autour d’objectifs clairs et précis.
Nous devons nous convaincre à la lumière de l’histoire récente de notre peuple et des peuples dans le monde, que personne ne viendra nous libérer de la dictature si nous-mêmes ne prenons pas notre destin en main.
Dans cette optique, nous autres de la Diaspora pouvons beaucoup, en soutenant et popularisant de mille manières les luttes qui se déroulent sur le terrain en étroite collaboration avec les organisations qui mènent le combat et dirigent cette lutte sur le terrain et cela, *conformément à la ligne et à l’esprit de la charte du front de la résistance Béninoise dans la diaspora, adoptée le 11 juillet 2020.*
La nouvelle période qui s’ouvre est une période d’une grande insécurité pour les citoyens. Une vague d’arrestations d’activistes et d’hommes politiques s’opère partout dans le pays où tout le monde est qualifié de « terroriste ». Tout ceci ne sauvera pas le pouvoir de sa chute inéluctable.  Patrice Talon sera vaincu, ça ne dépend que de notre peuple et de nous. Organisons-nous en conséquence.
D’ores et déjà, nous devons :
Inviter la Résistance béninoise dans la diaspora à se mobiliser autour d’une campagne pour :
– dénoncer les atteintes aux droits de l’homme.
– exiger la libération de tous les détenus politiques, anciens et nouveaux.
– exiger la fin de la chasse à l’homme, des arrestations des opposants politiques et des manifestants pour le pain, la liberté et la démocratie.
– exiger le retour au pays, de tous les exilés politiques.
– Soutenir les organisations qui se battent sur le terrain pour la défense des droits humains et le soutien aux détenus et exilés politiques ainsi que toutes autres initiatives qui permettent d’alléger les souffrances des populations. 
Vive la diaspora debout !
A bas le système autocratique de Patrice Talon !
Fait à Paris le 30 avril 2021
La Coordination Générale de la Résistance Béninoise dans la Diaspora.

Bénédicte DEGBEY

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