Bénin /Justice : Répression à Bantè, les résultats de l’enquête de l’ODHP

La période électorale de 2021 au Bénin a été plus mouvementée dans certaines régions du pays. Pour plus de clarifications, une délégation de l’Organisation pour la Défense des Droits de l’ Homme et des Peuples (ODHP), constitué de ses responsables des Collines et dirigée par le Président du Bureau exécutif national, Me. Baparapé était à Bantè le 24 avril 2021. Voici quelques détails qui ont été donnés par l’ODHP.
Lors des opérations de répression contre les populations ayant eu lieu au cours de la période de la présidentielle, plusieurs dégâts matériels et humains ont été enregistrés à Bantè.
Sur le plan matériel, l’ODHP note l’impact des balles sur les murs, les fenêtres, les toits des maisons et même les chambres.
Dans un garage situé à quelques mètres de la mairie, plus de 23 voitures ont été détruits par balles. Si des pertes humaines n’ont pas été signalées dans le garage, c’est propablement parce que les gens se sont enfuis pour se protéger de ces tirs qui ressemblaient à un massacre intentionnel, a indiqué l’ODHP dans un communiqué de presse.
Sur le plan humain, avec les investigations menées et les témoignages de certaines personnes, il ressort que Dame Abalo Philomène est décédée après avoir reçu une balle dans sa chambre et juste à côté de ses petits enfants, le 09 avril 2021. En plus, un gérant de buvette du nom de Atodjinou Hilaire , originaire de Sémè-Kpodji, a été tué par balle dans sa buvette, sans oublier que deux autres personnes ont été massacrées et enterrées sans référence judiciaire ou policière. Outre, deux jeunes nommés Romuald Ali et Moïse Atchagba ont reçu respectivement des balles à la poitrine et à la cuisse.
Par ailleurs, certains cas restent non signalés. De plus, le gouvernement signale 19 militaires blessés et hospitalisé à l’hôpital des Armées à Cotonou et trois civils blessés et pris en charge à l’hôpital militaire de Parakou. Mais ces chiffres avancés par les autorités ne seraient pas exacts d’après les informations recueillies sur le terrain. Probablement, qu’ il y a eu d’autres cas de pertes humaines et des blessés non déclarés et voir même des disparitions de personnes.
Face à cette situation, l’ODHP exhorte la population à fournir les informations nécessaires pour clarifier ces massacres loin des simples balles perdues.
L’ODHP situe la première responsabilité de ces agissements au propos du ministre des Affaires étrangères, Agbénonci et mis en exécution sur le terrain sous les ordres du chef de l’État. Or ces ordres ne respectent pas les articles 8 et 19 de la Constitution et des dispositions de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et de la Charte Africaine des droits de l’ Homme et des Peuples.
Ainsi pour mettre au clair la situation et situer les responsabilités, l’ODHP poursuit ses investigations et se rendra prochainement à Savè, Tchaourou et Parakou.
Par Nourou TIDJANI