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Bénin/ Justice : Des transgenres agressées ont gain de cause

Bénin/ Justice :  Des transgenres agressées ont gain de cause
(Une première au Bénin en faveur des LGBT)

Agressées lors d’une fête d’anniversaire à Cotonou,  trois femmes transgenres ont eu droit à la réparation de la part de la justice béninoise. La communauté lesbiennes, gays, bisexuelles, et transgenres (LGBT) béninoise peut d’ores-et-déjà crier victoire. Elle vient de remporter une importante bataille judiciaire. Mais quelle sera la suite ?

D’après les faits, qui ont valu ce premier procès en République du Bénin, les femmes transgenres étaient des invitées à une réjouissance. Et c’est une fois sur les lieux qu’elles ont été frappées et dénudées par un groupe de personnes dont un seul membre a pu comparaitre devant la justice béninoise.

La justice, une première et après ?

Inculpé pour « coups et blessures volontaires » sur trois femmes transgenres,  seul un des auteurs de cette infraction a été condamné à 12 mois de prison, dont six mois ferme. Ses autres complices, sont pour le moment dans la nature et activement recherchés par les autorités. Face à cet acte de transphobie, la communauté LGBT béninoise a obtenu gain de cause auprès de la justice béninoise.

Cette première condamnation même si elle est liée à l’agression, elle reste une victoire pour cette communauté LGBT du Bénin, car ce verdict fera désormais jurisprudence et même école dans notre pays.. 

En agressant ces trois femmes, des Béninois ont toujours pensé que leur choix est « déviance morale, une maladie des seuls ‘’Blancs’’ et que cela ne doit jamais se faire au Bénin ». La réalité, malheureusement est tout autre. Et la justice vient de trancher une affaire qui concerne les droits de minorités sexuelles au Bénin.

D’ailleurs, Jean-Jacques Bankolé, vice-président du réseau ‘’Bénin synergie plus’’ et membre de la communauté LGBT a souhaité que l’Etat et les populations puissent s’informer sur la thématique de ces personnes et aussi accepter la différence de l’autre.

Toute porte à croire que le Bénin, veut céder à la pression des défenseurs de  cette communauté. Une communauté des bailleurs qui parfois conditionnent les aides en fonction de la position du pays par rapport à la LGBT.

 Que dit la loi ?

Le code pénal en vigueur au Bénin est le « Code pénal de l’Afrique-Occidentale française » adopté par décret colonial le 6 mai 1877. Le Bénin a une majorité sexuelle plus élevée pour les actes homosexuels. Un amendement de 1947 a fixé une majorité sexuelle générale de 13 ans pour les relations sexuelles hétérosexuelles, mais il a pénalisé les rapports homosexuels où une personne a moins de 21 ans : « Sera puni d’un emprisonnement de six mois à trois ans et d’une amende de 200 F à 50 000 F quiconque aura commis un acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe mineur de vingt et un ans.».

Même le code pénal du Bénin de 2018 n’a pas fait d’ouverture dans ce sens. Est-ce à dire que le législateur aura à faire des amendements dans les jours à venir au profit de la communauté LGBT ? Surtout que le régime Talon n’a souvent pas depuis les législatives de 2019 de difficultés à faire passer ces lois au regard de sa majorité mécanique à l’Assemblée.

Pour quelle option ? 

Le Bénin va-t-il améliorer le cadre règlementaire au profit de la communauté LGBT ? Surtout que la plupart des pays du monde sont confrontés à une énorme pression de la part des bailleurs de fonds ? Ou bien le Bénin va-t-il s’accrocher au poids des us et coutumes de notre pays pour continuer de garder la poigne contre cette communauté ? Dans ce dernier cas, il faut rappeler que le christianisme et l’islam  considèrent cette pratique comme un péché. « Tu ne coucheras pas avec un homme comme on couche avec une femme. C’est une abomination  » disent les Saintes écritures (Lévitique : 18-22).

Lire aussi : L’ÉDITORIAL DE TITUS FOLLY : ADIEU KENNETH KAUNDA, ‘’ACCOUCHEUR DE LA NATION’’. 

Mais au nom de la liberté de choisir son option sexuelle, cette rhétorique bat de plus en plus de l’aile.  

Par Christian AFFAME

Journal L’Afrique en Marche du

Bénédicte DEGBEY

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