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Bénin, heure de triomphe à Genève L’Editorial de Titus FOLLY

Bénin, heure de triomphe à Genève     L’Editorial de Titus FOLLY

Le Bénin a reçu son certificat de « Statut A » à Genève le 14 mars dernier. On doit en être fier et saluer cette reconnaissance internationale. Cependant, sur le damier des droits de l’homme, Madougou et Aïvo continuent de distiller des sonorités des cellules. Comment interpréter cette différence d’approche? Analyse dans l’exercice de L’Editorial du jour.

Au Palais des Nations Unies à Genève, le Bénin a reçu son « Statut A ». C’était lors d’une Assemblée générale des commissions nationales de droits de l’Homme de nombreux pays qui a eu lieu en Suisse. Pour y parvenir, sur le plan des droits de l’Homme, le Bénin de Patrice Talon a dû rehausser son niveau de jeu à l’international. Rappelons que pour ce triomphe, la Commission béninoise des droits de l’Homme en a été la boîte crânienne.

Et c’est à juste titre qu’on a retrouvé deux personnalités aux fulgurances indéniables comme Clément Capo-Chichi ( le président de la CBDH) et Serge Prince Agbodjan ( le rapporteur général) à cette AG.

Cette accréditation atteste que la Commission béninoise des droits de l’Homme (CBDH) a démontré sa pleine conformité aux Principes de Paris, gage de légitimité et de crédibilité devant les Nations Unies en ce qui concerne les mécanismes de surveillance des droits de l’Homme.

ENTRE DISTINCTION ET RÉALITÉ

Cette distinction intervient alors que certains compatriotes jurent que notre devanture en matière de droits de l’Homme a un format très contesté, si on s’en tient aux échos de trois acteurs importants. Il s’agit de Reckya Madougou, Joël Aïvo sans oublier Laurent Mètongnon.

En effet, ces trois geôliers de pointure n’ont cessé de dénoncer la logique d’éteignoir de la vie carcérale. Si les droits de l’Homme sont un grand ensemble de divers paramètres, sa structuration carcérale est loin d’être une cérémonie de cadeaux sous le sapin.

C’est heureux de constater que ces trois objecteurs de conscience n’ont cessé d’appeler au changement de la trame intellectuelle des conditions de détention. C’est le syndicaliste qui en a donné le ton.

A sa sortie de prison et en audience à la résidence du président Soglo, Laurent Mètongnon a fait un état des lieux peu reluisant de la vie en prison au Bénin. Ces derniers jours, on a lu plusieurs tribunes de Reckya Madougou qui ont invité notre pays à un ordre de grandeur pour sortir les détenus de la perfusion singularisée.

Quant à Joël Aïvo, le spécialiste sur le damier des droits de l’homme, dans son dernier bestseller sur le littoral a étalé la violation de la loi et des actes réglementaires.

En dépit du regard inquisiteur pour stigmatiser les abus de ceux qui nous dirigent, ces trois personnalités invitent l’État à finir avec la « logique des boyaux » des droits de l’Homme.

Voilà pourquoi des Béninois font grise mine à l’annonce de cette distinction internationale. Loin de se réjouir, cette reconnaissance n’est pour eux que fruit de l’esprit aux antipodes de la paix et de la description de la vie politique.

Entre les yeux de patriotes et le paradis du « Statu A », il faut donc des unités d’action pour que les actes soient en phase avec la réalité. Site www.lafriqueenmarche.info du 21 mars 2023 No 385

« La vie est belle. Et chaque jour est une vie. Prenons-là du bon côté et demain, il fera beau sur la grande route.».

Bénédicte DEGBEY

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