Bénin/Gouvernance : Pas de serment pour Talata, bientôt vice-présidente.

Mariam Talata ne prêtera pas serment contrairement à Patrice Talon.
Le prochain poste de vice- président du Bénin, annoncé comme l’une des grandes réformes pour stabiliser le sommet de l’Etat, n’est-il pas aujourd’hui qu’un simple poste de fonctionnaire à la merci de son employeur de président de la République?
Comment comprendre que la colistière qui a mouillé la maillot au même titre que le chef de l’Etat pour l’ élection présidentielle ne soit qu’un simple commis de l’Etat ?
Contrairement au président de la République, la vice-présidente, Mariam Zimé Talata ne prêtera donc pas serment le 23 mai 2021. Cette clarification a été apportée par le rapporteur général du fameux ‘’Dialogue politique’’ de 2019, Victor Topanou.
En clair, la vice-présidente n’a aucun engament constitutionnel sauf que de se plier au bon vouloir du président élu. Rappelons que Victor Topanou, enseignant de sciences politiques à l’Université d’Abomey-Calavi, alors, membre du Comité d’experts et rapporteur général du dialogue politique (Octobre 2019) déclencheur de la ‘’réforme de Vice-président’’, confiait en son temps, qu’il s’agit d’un préalable pour une stabilité et une certaine pérennisation du modèle des élections générales vers lesquelles tend le Bénin. «Si vous avez des mandats à cinq ans et que par un coup du sort un président venait à décéder, vous êtes obligés lorsque le poste de vice-président n’est pas prévu, de reprendre les élections. Ce qui crée un nouveau décalage».
Le professeur Tokpanou avait aussi insisté sur les cas du Ghana et du Nigéria qui avaient perdu des présidents en fonction. Sauf que dans ces pays, le poste de vice-président est inamovible entre deux élections. Ce qui est loin d’être le cas du Bénin ou le VP peut être démis comme un simple planton.
Un poste au sable mouvant.
Mariam Zimé Talata, prochainement vice présidente du Bénin va troquer son poste de première vice-présidente de l’Assrmblee nationale, un poste très convoité et respecté à un autre poste de vice-président de Bénin, un poste au sable mouvant où on peut être limogé sans aucune forme de procès avant même la fin du quinquennat.
Par Christian AFFAME
Journal L’Afrique en Marche du vendredi 21 mai 2021.