BENIN/EDUCATION ECHECS SCOLAIRES : ENTRE REVE BRISE ET PARENTS DEÇUS

Il a échoué à son examen de fin d’année. Il subit la colère des parents qui font le compte de leurs investissements depuis la proclamation des résultats des examens de fin d’année.
« J’ai eu du mal à digérer l’échec de ma fille ainée au BAC. On avait tout investit. Les travaux dirigés, les maîtres de maison, les ouvrages au programme et les fascicules. Je l’ai boudé pendant des semaines avant que ma colère ne me passe », confie une mère de famille. Certains parents voyant leurs investissements à l’eau, boudent et déversent leur colère plongeant davantage leurs enfants dans le désarroi après leur échec à un examen.
Echec aux examens….
Rosette B., relate sa déception après son échec au BAC : « Je me revois encore totalement démoralisée devant le tableau des résultats affichés dans mon établissement. Je viens de rater mon examen de Baccalauréat. Je suis au bord des larmes, je me trouve nulle… d’autant plus que ma meilleure amie a réussi. Je sens que je vais devoir retrousser les manches et refaire encore les mêmes tracasseries l’année suivante ». Même s’il est vécu différemment, le sentiment d’échec n’apporte sur le coup que déception. « Quand j’ai échoué au BEPC, j’étais confondue pendant plusieurs jours avant que mes parents ne me secouent et me demandent comment je comptais m’organiser pour remonter la pente. Cet échec, il est gravé dans ma mémoire, car c’est la première fois que je ratais un examen. Je l’ai très mal vécu sur le moment et c’est bien plus tard que j’en ai tiré les leçons », confie Anne-Marie, élève en classe de 1ere.
Si tout le monde s’accorde à penser que l’échec est partie prenante du processus d’apprentissage et d’évolution, il reste souvent dévastateur. Impossible d’ailleurs de facilement fermer les yeux sur un désaveu matériel des efforts consentis pour atteindre un objectif qu’on a pas atteint.
…. cauchemar pour les élèves.
Pour Aurélien Gbèwa, coach scolaire, la notion d’échec tire toute sa complexité dans le fait que nous le prenons comme la manifestation d’une volonté extérieure de nous faire mal et de nous contrarier. Les sentiments d’injustice et de colère sont d’ailleurs là pour en témoigner. Ce qu’il nous faut accepter donc, c’est de lâcher-prise, de s’éloigner de l’apparence de l’échec pour le transformer en élément concret à incorporer à une évolution plus large, dépassant le cadre matériel de notre existence. « Si remise en cause il doit y avoir, faisons en sorte qu’elle puisse nous apprendre quelque chose, ne serait-ce qu’en mettant en lumière les faiblesses et carences qu’il nous faudra combler pour avancer », détaille-le coach.
Ursule Atindé, un enseignant de philosophie abonde dans le même sens. « L’échec fait partie de la vie. On ne peut y échapper. Rater un examen, ne pas passer le cap pendant que certains amis ont réussi, laisse un goût amer. On peut se sentir déçu, frustré, abattu, dévalorisé, voire incompétent. Et certains se demandent comment continuer à vivre avec l’impossibilité d’atteindre l’objectif qu’ils s’étaient fixés », a-t-il fait remarquer.
Il est important de comprendre que ce qui apparaît comme un échec au départ peut servir de déclic pour inverser la tendance. Ce qui passe par la définition de nouveaux objectifs pour réajuster la trajectoire pour être mieux armé, mieux préparé pour la suite. L’échec peut être un tremplin, car l’échec peut se transformer alors en une véritable prise de conscience.Face à cette situation, les parents ont aussi un rôle capital à jouer, celui de soutenir et d’accompagner leurs enfants à remonter la pente. Dans le cas contraire, les mêmes causes peuventproduire les mêmes effets, parfois infranchissables peuvent pousser l’apprenant dans ses retranchements.