BENIN/EDUCATION : CALCUL DES MOYENNES ET SEXE FONT BON MENAGE

Pendant la période du calcul des moyennes dans les établissements scolaires, le harcèlement devient une monnaie courante. Bien que moins assidues, les élèves filles ne veulent plus échouer. Et quand le charme entre en jeu, des professeurs harceleurs en profitent et vont à fond.
Laura A. élève en classe de seconde redoute la période du calcul des moyennes. Pour avoir refusé les avances de son professeur de philosophie, elle craint que le professeur en profite à l’heure du calcul des notes de fin d’année.
Après toute une année où elle a reçu des mauvaises notes, elle est bouleversée. Elle se pose mille et une questions. A l’heure du calcul des moyennes, elle se rappelle qu’elle a fait l’objet d’intimidations diverses, qu’elle avait la peur de suivre ce cours, qu’elle a été une apprenante stressée en classe du fait des menaces, de gestes ou de messages téléphoniques dans le but d’obtenir d’elle des relations de nature sexuelle contre sa volonté, que faire se demande-t-elle au moment du calcul de moyennes pour le passage en classe supérieure.
Professeurs harceleurs…
Ruth L., élève en classe de première raconte sa mésaventure lorsqu’elle était en 3ème. Alors qu’elle allait au BEPC, l’un de ses enseignants lui a fait vivre l’enfer parce qu’elle a osé refuser ses avances qui devenaient insistantes : « Je n’avais plus envie de suivre les cours de ce professeur mais je n’avais pas le choix. Plus le BEPC approchait, plus il devenait plus insistant. Je n’avais personne à qui en parler au début. Finalement, j’ai dû me confier à notre professeur principal qui était une dame ». Comme Geneviève, nombreuses sont ses filles qui sont confrontées au phénomène du harcèlement dans leur cursus.
… élèves filles sans reproches
Si le harcèlement persiste dans les établissements, il y a des occasions où cela prend de l’ampleur. Si souvent, les professeurs sont au ban des accusés, les apprenantes ne sont pas exemptes de reproches, car elles jouent parfois aussi à ce jeu dangereux. Georgio K., professeur des Sciences de la Vie et de la Terre, explique comment il a dû gérer le harcèlement de la part d’une fille en 1ère qui tenait coûte que coûte à obtenir la moyenne : « J’ai fait preuve de maturité et de tact sinon j’aurais cédé et cela allait me couter ma réputation et mon poste. Avec l’aide du professeur principal de la classe, on a fini par la calmer et porter l’affaire devant l’Association des parents d’élèves », explique l’enseignant.
Le harcèlement sexuel en milieu scolaire est un phénomène très récurrent et dangereux surtout en fin d’année à l’heure du calcul des moyennes. Il est un frein aux droits des enfants surtout des filles. Mais il faut reconnaitre que des élèves filles décident « de s’amuser » à harceler leurs professeurs. Leur objectif, elles le font dans le but d’obtenir des notes pour ne pas se faire punir à la maison.
Avec la loi n ° 2006-19 du 05 septembre 2006 portant répression du harcèlement sexuel et la protection des victimes, les élèves filles doivent être confiantes avec le droit qui est désormais de leur côté.