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Bénin/Détention et conditions carcérales difficiles d’opposants : Le régime Talon face aux tirs croisés des avocats de Madougou et Aïvo.

Bénin/Détention et conditions carcérales difficiles d’opposants : Le régime Talon face aux tirs croisés des avocats de Madougou et Aïvo.

Joël Aïvo est atteint de Covid et est détenu dans des conditions extrêmement corsées à la prison civile de Cotonou. Reckya Madougou, quant à elle se retrouve à la prison de Missérété, et vit aussi des conditions exécrables. Face à cette situation, Me Ludovic Hennebel a réagi et a dénoncé à travers un communiqué publié mardi 22 juin dernier, la violation des droits de son client, le constitutionnaliste Aïvo. Du côté de Madougou, ses conseils ont décidé de formuler une plainte saisissant l’autorité judiciaire béninoise. Une double sortie qui sonne comme des rappels, mais aussi est un nouveau coup dur pour le régime Talon qui était dans le déni.

Les hommes en charge de la défense des droits humains des deux plus célèbres opposants au régime de la ‘’Rupture’’ en prison actuellement ont réagi pour le compte de leurs clients. Une double action à but commun qui vise à dénoncer les mauvaises conditions de détention de ces personnalités.

Dans leurs actions, les avocats du professeur émérite du droit constitutionnel, Joël Aïvo ont dénoncé une arrestation arbitraire, injuste et qui bafoue les garanties judiciaires. Ils s’offusquent du fait qu’ils n’ont toujours pas accès au dossier afin de préparer de la défense de Joël Aïvo, interpellé sans mandat d’arrêt et sans aucun motif.

Quant au conseil de l’ancienne ministre de la Justice, Reckya Madougou, candidate recalée pour faute de parrainage tout comme le professeur spécial des Nations Unies, ses avocats ont quant à eux décidé de formaliser une plainte saisissant l’autorité judiciaire béninoise. Une démarche qui vise principalement à dénoncer les violations des droits de Reckya Madougou.

Comment comprendre…

Qui pouvait dans une certaine mesure imaginer que le régime du ‘’Nouveau départ’’ dont le chantre et ses sbires ne cessent de vanter le modèle démocratique basé sur le respect des textes et autres qu’on empêche au Bénin ses filles et fils de jouir du simple droit de présomption d’innocence ? Sinon comment comprendre qu’on ne puisse pas permettre aux détenus de jouir du droit à la défense ? 

C’est dire que la démocratie béninoise n’est pas toujours que dans les textes, mais dans les actes et faits quotidiens. Malheureusement, il se fait que dans les faits, on a détenu dans des conditions cruelles et arbitraires, des intellectuels de haut niveau qui ont eu à exprimer des idées contraires à celles du régime. Où sont alors les multiples conventions et accords signés à l’international pour montrer le caractère démocratique du Bénin respectant les droits de ses ressortissants ?

Par Christian AFFAME.

Journal L’Afrique en Marche du 24 juin 2021

Bénédicte DEGBEY

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