L'afrique en marche

Bénin/Décrispation de la crise électorale : Talon, la paix et 2023 ?  

Bénin/Décrispation de la crise électorale : Talon, la paix et 2023 ?  

Pour colmater le fossé politique béat ouvert au terme de la présidentielle, tout me monde attend que Patrice Talon agisse dans le sens de la concorde nationale. Le fera-t-il ou sera-t-il confronter à d’autres impératifs de calendrier comme 2023 ?

Pour sortir de la crise, certains pensent que Patrice Talon a trois actes essentiels à poser pour une décrispation de la vie politique et sociale au Bénin. Il doit prioritairement accorder l’amnistie à tous les exilés et autres détenus à l’occasion des différents rendez-vous électoraux; Ensuite, il doit améliorer le système partisan. Enfin, il doit amender le code électoral. Cependant, si certains Béninois font confiance à Patrice Talon, d’autres au contraire sont sceptiques.

Pour ceux-ci, il est évident qu’en accordant l’amnistie aux exilés et détenus, le climat social va se détendre. Cependant, le reste est là pour Patrice Talon qu’ils soient considérés que les 400 détenus et autres activistes de la société civile soient considérés comme des ‘’martyrs’’ par le peuple même s’ils sont présumés coupables. Ainsi va la sociologie béninoise. Le chantre de la ‘’Rupture’’ qui est passé par ces méandres en sait quelque chose, lui qui a bénéficié de cette faveur lorsqu’il avait maille à partie avec le régime du ‘’changement’’ ou de la ‘’Refondation’’ La suite, on la connaît. Mais au lendemain de la présidentielle d’avril 2021, Talon a déclaré clairement qu’il n’accordera pas d’amnistie aux auteurs ou complices des violences pré ou post électorales. Pourra t-il surmonter son égo et poser l’acte salvateur ?

Sortie de crise teintée de calculs

En retouchant la charte des partis et le code électoral, les partis comme l’US, les Démocrates vont reprendre vie. Si le retour sur la scène des compatriotes exclus du jeu politique devient une réalité, les élections législatives de 2023 auront lieu dans un contexte différent. On pourrait assister à une augmentation du taux de participation de l’ordre de 25 à 30%. Ces anciens nouveaux électeurs accorderaient leurs suffrages aux « martyrs ». L’UP et le BR risquent de perdre beaucoup de plumes. La conséquence immédiate reste la modification de la configuration du Parlement qui ne sera plus une caisse de résonance du gouvernement Talon. Au demeurant, 2023-2026, le régime de la ‘’Rupture’’ va vivre une autre ère.

Au regard de tous ces cristaux, le chantre de la ‘’Rupture’’ aura-t-il le courage de prendre ces risques ?

Par Alexis RODRIGUEZ

Journal L’Afrique en Marche du 8 juin 2021.

Bénédicte DEGBEY

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.