BENIN/COVID : PRODUITS DE PREMIERE NECESSITE DANS l’ASCENSEUR

Le riz, la farine de manioc, la tomate ont atteint un pic. Au même moment, le pouvoir d’achat des populations s’amenuise. La cherté de la vie est désormais une réalité.
Nous sommes au marché de Mènontin, un quartier de Cotonou. Il est 9h ce samedi matin. Le marché commence par s’animer. Comme, c’est le début du weekend, beaucoup de femmes viennent s’approvisionner tôt afin d’être à l’heure pour le déjeuner. Et par ce temps de Coronavirus, les femmes prennent vite d’assaut les marchés afin de se ravitailler. Déjà plus de 15mn que Dame Votou, agent commercial dans une entreprise privée échange avec une vendeuse de tomates, d’oignons et de légumes.
Si elle n’a pas mis du temps à acheter les légumes, c’est le contraire quand il s’est agi de l’oignon et de la tomate. « Cela ne dépend pas de nous. C’est déjà au niveau des grossistes que le problème se pose. Nous vendons les produits en fonction du coût d’achat. Actuellement, tout est cher en raison du Coronavirus», se défend la vendeuse qui a d’ailleurs eu du mal à prononcer le nom du Covid 19.
Fatiguée de se mettre en spectacle et de vouloir que la vendeuse de tomates diminue le prix, dame Votou a dû poursuivre son chemin. Mais très tôt, elle se rendra compte qu’en réalité, il y a une hausse du prix des denrées alimentaires un peu partout dans le marché. Finalement, elle a pris une quarantaine d’oignons à 3500 F CFA au lieu de 2000 F CFA, deux litres d’huile à 2 000 au lieu de 1500 FCFA. Dame Sessi, la quarantaine, totalise plus de 25 ans dans la commercialisation de l’oignon et des divers. Elle s’exprime : « Je fais ce commerce depuis plus de deux décennies. Je le tiens de ma tante qui a été ma tutrice. C’est d’ailleurs à cause du commerce de divers et produits alimentaires que j’ai dû écourter mes études. Je puis vous dire qu’il y des périodes où l’oignon coûte extrêmement cher mais nous n’en sommes pas encore là. Cette fois-ci, on assiste à la hausse des prix à cause de la panique qu’engendre le Corona. ».
Ainsi, grossistes et détaillants font leur loi pour renflouer leur caisse. Une situation qui n’est pas du goût des clients qui visiblement n’ont pas le choix que de s’approvisionner. « Depuis ma présence au marché, je tourne en rond. Comme si les vendeuses se sont concertées, les prix ont flambé. Ce qui fausse nos prévisions. Je suis venue au marché avec 20 000 FCFA. Mais je risque de ne pas pouvoir acheter tout ce que j’ai prévu à moins d’aller faire mobile money pour un complément », se désole maman Yahn, enseignante à Godomey.
Si certaines femmes se contentent d’acheter maïs, haricot et huile, d’autres font l’effort d’y ajouter les pâtes alimentaires et des boites de conserves afin de varier les mets. Pour certains, l’augmentation du prix des denrées alimentaires n’a rien de surprenant. Il fallait s’y attendre et se préparer en conséquence. « Il faut dire que c’est la situation sanitaire dans le monde et chacun essaie d’en tirer profit comme il peut», se résigne une dame d’un âge avancé.