Bénin/Cherté de la vie : La CSTB monte au creneau contre le hautement antisocial.

Les responsables de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin sont montés au créneau pour dénoncer la vie des travailleurs et celle des populations qui deviennent une veritable paupérisation. Leur réaction découle de la montée des prix des denrées de première nécessité. Dans un communiqué rendu public le vendredi 25 juin 2021, la CSTB a appelé les travailleurs à lutter au risque de périr. Ils n’ont pas manqué de fustiger des déclarations et commentaires au sujet du « mandat (PAG 2) hautement social » du chef de l’Etat qui se révèle, à en croire la CSTB, un mandat hautement antisocial.
Lier ici ledit communiqué.
CONFEDERATION SYNDICALE DES TRAVAILLEURS DU BENIN (CSTB)
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LE PAG 2 ANNONCÉ COMME HAUTEMENT SOCIAL PAR LE CHEF DE L’ETAT PATRICE TALON A SON INVESTITURE DU 23 MAI 2021 EST RÉVÉLÉ PAR SES THURIFÉRAIRES COMME PROGRAMME HAUTEMENT ANTI-SOCIAL : TRAVAILLEURS, LEVONS-NOUS POUR NE PAS PÉRIR.
Le 23 mai 2021, à l’investiture pour son 2ème mandat de 05 ans, le Président Patrice TALON, dans son discours annonça comme un cheveu sur la soupe que son 2ème quinquennat sera hautement social. A partir de cette déclaration les commentaires vont dans tous les sens. Chacun s’interroge sur le contenu et la forme dans la pratique que prendra ce programme notamment pour ce qui concerne les travailleurs salariés. Le même soir du 23 mai 2021, sur la télévision nationale l’ORTB, des panels ont été organisés pour décrypter le programme.
Au cours de cette émission, le SG de la CSA-BÉNIN, Anselme AMOUSSOU disait déjà en substance, comme s’il était dans le secret des dieux, que le hautement social n’est pas synonyme d’augmentation du salaire des agents de l’État et de celui des travailleurs du privé(le SMIG) mais plutôt la réalisation des projets comme par exemple l’ARCH (assurance maladie). Les jours qui ont suivi, des DG, des DC et autres représentants du gouvernement sont allés dans le même sens que ce commentaire du “représentant des travailleurs. » Plus tard, Wilfried Léandre HOUGBEDJI, porte-parole du gouvernement, dans une émission sur africaxo.bj , au sujet de l’augmentation du SMIG au Bénin, a déclarera : « …les fonctionnaires de l’Etat ne sont pas les seuls enfants de la république ». Autrement dit, il n’y aura ni augmentation du SMIG, ni augmentation du salaire des agents de l’Etat.
Au vue de ces déclarations et commentaires au sujet du « mandat (PAG 2) hautement social » du Chef de l’Etat, on comprend finalement que le mandat est hautement antisocial. C’est un mandat de fil de fer pour attacher les citoyens notamment les travailleurs salariés. Le programme de ce mandat retient beaucoup de taxes et impôts contre les travailleurs et les peuples (taxe sur grossesse, taxes sur les habitations rurales, taxes sur les produits de première nécessité, augmentation de l’assurance sur les véhicules, etc.).
Par ailleurs, face à la flambée vertigineuse du prix des produits de première nécessité, que fait le gouvernement avec son PAG 2 hautement social pour soulager les peines des travailleurs et des populations de notre pays le Bénin ? Visiblement, rien. Or, les travailleurs avec leurs maigres salaires ne peuvent pas faire face à cette hausse effrénée des prix des différents produits.
Par exemple le travailleur dont le salaire est de 40.000 F le mois ne peut en aucun cas faire face aux produits dont les prix ont doublé en moins de trois mois:
Tenez: Le maïs qui était, jadis, à 150 F, 200F le kilo est passé à 300 F voire 350 F. Le gari, de 200 F à 250 F est passé à 500 F. Le kilo de riz ordinaire est passé de 350 F à 600f. Le tapioca de 500 F est passé à 1.000 F. La tomate, le piment, le haricot de 400f est passé à 700f ou 800f. Le gombo et autres condiments ordinaires se font rares et coûtent très chers. Le travailleur salarié béninois tant du privé que du public a faim. C’est le même salaire depuis 2011 pour les agents de l’Etat et depuis 2014 pour ceux du privé qui doit servir à faire les achats de tous ces produits qui coûtent excessivement chers aujourd’hui. Lorsqu’un chef d’État annonce que son mandat sera hautement social dans ces conditions, un responsable syndical attaché aux revendications pressantes et urgentes des travailleurs et soucieux de la satisfaction de ces dernières devrait se presser de donner un contenu qui va dans le sens de l’amélioration considérable du salaire pour permettre aux travailleurs de souffler un peu. C’est pourquoi, la CSTB avait donné comme contenu à ce mandat annoncé hautement social, la satisfaction des revendications des travailleurs y compris l’augmentation du SMIG et des salaires des agents de l’Etat. Elle réitère ici les revendications minimales à satisfaire pour atténuer la faim et exige la fin de l’inflation et des mesures arbitraires qui frappent la majorité des travailleurs à savoir :
– La réintégration dans les effectifs des agents de la fonction publique de tous les agents victimes des décisions arbitraires de radiation depuis 2016 et la réparation des préjudices causées par ces décisions ;
– La libération de tous les responsables syndicaux arbitrairement emprisonnés ;
– La prise de mesures sociales permettant l’élévation du pouvoir d’achat des travailleurs passant par :
· La revalorisation du point indiciaire et du SMIG à hauteur de 50% au moins et la hiérarchisation des salaires dans le privé ;
· La suppression des décisions portant augmentation du prix de l’électricité au KWh, de l’eau et de la TVA sur les produits de première nécessité,
· Le retour aux prix des taxes de péage et pesage d’avant 2016 ;
– La parution en masse des actes et le paiement des dettes sociales (rappels) dues aux travailleurs salariés en activité et à ceux qui sont à la retraite ;
– La levée du gel des droits des agents de la fonction publique à une formation professionnelle ;
-La prise d’un acte par le gouvernement intégrant dans les effectifs des agents contractuels de l’Etat tous les enseignants admis aux différents tests organisés par le gouvernement et déployés dans les établissements d’enseignement primaire, secondaire sous le statut d’aspirants ;
– La levée de la décision portant suspension du décret portant élection des recteurs et des doyens dans les universités du Bénin ;
– Le renouvellement automatique du contrat administratif à durée indéterminée de tous les agents contractuels de l’Etat notamment les enseignants des promotions de 2014 et de 2016 ;
-La signature des décrets d’application permettant d’appliquer la loi sur les fonctionnaires territoriaux des collectivités locales qui végètent dans la précarité ;
– La satisfaction des revendications essentielles sectorielles des travailleurs.
Pour la satisfaction de ces revendications pressantes, la CSTB lance un appel vibrant et urgent à tous les travailleurs du public et du privé à se lever pour une mobilisation à tous les niveaux s’ils ne veulent pas périr avec le programme hautement antisocial du gouvernement du 2ème mandat du Président Patrice TALON
Cotonou, le 25 juin 2021
Le Secrétaire Général Confédéral
Nagnini KASSA MAMPO.-