L'afrique en marche

Bananiers infectés/ Enterview : « Le traitement plant par plant est la meilleure méthode », dixit Martine Zandjanakou Tachin  

Bananiers infectés/ Enterview : « Le traitement plant par plant est la meilleure méthode », dixit Martine Zandjanakou Tachin   

La Coordonnatrice du projet ‘’Banana Buchsy Top Disease (BBTD) multiplication’’, Martine Zandjanakou Tachin, enseignante à l’Université nationale d’agriculture de Kétou et directrice de l’Ecole doctorale des sciences agronomiques et de l’eau de l’université apporte des précisions sur le traitement des maladies du bananier. Son décryptage intervient au terme du séminaire qui s’est tenue au sein de l’Unité de production de semences de Togba, dans la commune d’Abomey-Calavi du 16 au 19 novembre 2021. Cette rencontre avait pour but de renforcer les capacités des semenciers dans la multiplication de semences de bananes plantains au Bénin en vue d’un meilleur rendement de la production. Voici la substance de son intervention après ce séminaire sur le traitement des bananiers infectés par Banana Buchsy Top Disease  
 
Que pouvez-vous nous dire sur Banana Buchsy Top Disease (BBTD) ?
Mme Martine Zandjanakou Tachin: Banana Buchsy Top Disease (BBTD) ou maladie du bouquet est une maladie causée par un virus. Dès qu’il attaque un plan de bananier tel qu’il soit (fruits plantains ou fruits désert), il y a une dégradation que nous constatons par les symptômes. Parmi ces derniers, il y a un très critique que nous appelons : « bouquet » qui est perçu généralement par le producteur.
Il se fait qu’avant le bouquet, il y a le jaunissement du plant, un jaunissement qui s’accompagne de nécrose au niveau de la bordure. C’est un virus, qui dès qu’il s’affiche perturbe la plante dans son développement normal au point où la feuille est figée dans son développement.
Généralement, la plante ne donne plus de fruits. Et si cette plante avait déjà des fruits, ces derniers ne viennent jamais à maturité et ne sont pas de meilleure qualité pour être commercialisés. Ce qui fait que le producteur perd toute sa production.
Comment cette maladie se transmet-elle ?
Elle se transmet par deux modes principalement. Le premier se fait par l’utilisation de semences infectées. L’autre se transmet par les insectes vecteurs que nous appelons les pucerons. Ces derniers transportent la maladie d’une plante infectée à une plante saine.
Parmi ces insectes, il y des aillés et des non-aillés. Les insectes aillés peuvent voler d’une plante à une autre, d’une concession à une autre à raison de 150 mètres de distance. Les non-aillés peuvent se déplacer aussi dans le champ, puisque ce sont des affidés qui sont généralement inféodés aux plants bananiers. Et en se nourrissant sur le plant, ils sucent les virus déjà présents et en suçant un autre plant, ils leur injectent ces virus à d’autres. Ce sont les deux modes principaux que nous avons actuellement.
Parlez-nous des méthodes?
Comme méthodes de contrôle, nous n’avons encore aucun produit chimique de façon spécifique pour lutter contre ces maladies. En ce qui concerne des variétés résistantes, nous n’avons pas encore des conclusions claires qu’on peut vendre sur le marché actuellement.
Nous proposons néanmoins trois méthodes aux producteurs. La première méthode très sensible est liée à la surveillance du champ qui va directement avec l’utilisation des semences saines. La deuxième méthode, dès que vous avez la maladie dans votre champ, vous devez éradiquer de façon mécanique en suivant une technique claire. Comme troisième méthode, il y a l’utilisation d’herbicide qu’on injecte directement aux plants malades, on ne pulvérise pas tout un champ.
Les producteurs avertis ou non, ont des difficultés à éradiquer leur champ.  C’est pourquoi l’injection plant par plant est la meilleure méthode. Cette méthode est rapide. Puisque nous souhaitons de réduire totalement l’utilisation des herbicides, nous essayons de ne pas trop les encourager.
Mais les études que nous avons menées dans les cinq communes dans lesquelles nous travaillons à savoir Akpro-Missérété, Dangbo, Sakété, Sè, Houéyogbé, tous s’accordent pour dire que c’est l’utilisation d’herbicide qui est la meilleure. Pour cela, nous essayons de les sensibiliser.
La cible est bien choisie pour plus de professionnalisme alors ?
Cette activité est programmée uniquement pour ceux qui sont dans la production de la semence. C’est la cible qui nous intéresse. Il y a des semenciers qui sont dans les communes citées plus-haut, et qui font du bon travail. Il faut maintenant renforcer leur capacité afin d’aller vers le professionnalisme.
Tout le monde dit qu’il est producteur, il faut qu’on mette les balises afin qu’il n’y ait pas de produits infectés dans le pays et qu’on reconnaisse les vrais producteurs. Il faut montrer aux producteurs qu’aller à la certification est la meilleure solution.
 
Propos recueillis par Arthur GBAGUIDI
Site www.lafriqueenmarche.info du 26 novembre 2021 N0 002
 
 

Bénédicte DEGBEY

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.