Axe Godomey-Lomé/Traversée : La population réclame des passerelles à Cocotomey
Angoisse, aigreur et mélancolie animent la population de Cocotomey quand il sagit de traverser la voie inter-Etats Cotonou-Lomé.
Cocotomey, arrondissement de Godomey, il sonne 12h 15. La sortie des classes est effective. Elèves et écoliers après les cours de la matinée, s’empressent d’aller à la maison.
En groupe d’environ 10 à 15, ces apprenants filles et garçons, attendent le facilitateur de la traversée devant leur collège. La quarantaine, sifflet à la bouche, habillé en tenue kaki et muni d’un drapeau rouge en main, Eugène aide la première vague d’apprenants à traverser. Recruté par les autorités d’un complexe scolaire situé à quelques encablures de cette voie très importante, cet homme a pour mission de faciliter la traversée de la voie pour les enfants.
En dépit des feux tricolores, des dos d’ânes par endroit sans oublier les différents panneaux de signalisation, cet axe routier, dans sa traversée reste un véritable casse-tête pour les citoyens de cette localité.
Pour Benoît A. sous-patron d’un atelier de soudure, la traversée de cette voie est un souci. « Pour rejoindre l’autre côté de la voie, nous sommes obligés daller au niveau des feux tricolores avant de pouvoir traverser. », explique ce jeune de moins de 25 ans révolus. Le plus difficile, renchérit un autre, se produit tous les matins au tour de 8h et les soirs entre 17h et 21h.
Pour les personnes d’un certain âge, la situation est plus compliquée. Dame Jeanne, vendeuse du pain au bord de cet axe non loin de Aglouza carrefour, rencontrée sur place donne de la voix et se désole. « Nous les personnes âgées, c’est un calvaire pour nous de traverser seules la voie. », affirme celle-ci. Pour traverser, elle sollicite le secours des plus jeunes pour se tirer d’affaires et sans risque de se faire écraser par les véhicules. « A cette solution, je suis la risée de mes amies et de nombreux passants qui me tassent de peureuse. Mais je m’en moque », s’encourage cette quinquagénaire devant ses marchandises, tout en implorant le ciel.
Le code de la route bafoué.
La plupart des riverains pointent d’un doigt accusateur, les conducteurs de motos et de voitures. Pour la population, ceux-ci roulent à tombeau ouvert en foulant au pied les règles du code de la route. « Les automobilistes conduisent à vive allure sans respecter les passages à niveau marqués sur la voie », dénonce un apprenti mécanicien. Pour Eric, élève en classe de terminale série A dans un collège privé de cette localité, les feux de signalisation et les dos dânes ont montré leurs limites. Tant que les usagers ne vont pas respecter le code de la route, les piétons auront toujours du mal à effectuer librement la traversée de la voie.
Un fonctionnaire du ministère des Finances, riverain précise que la conurbation a englouti les localités de Cocotomey, Cococodji voir Ouidah, qui avant étaient des cités dortoirs est aussi une raison parmi tant d’autres. Il poursuit son éclairage en disant que quand tout ce beau monde se déplace chaque matin et soir pour Cotonou puis pour rentrer. Ceci explique cela. Aussi, invite-t-il les autorités compétentes à trouver des solutions idoines afin de corriger le tir.
Des sédatifs de choc
Préoccupés par cet état de chose, certains usagers se confient en proposant des actions adéquates qui visent à ralentir le phénomène. La quinquagénaire, vendeuse de pains ne fait pas dans la dentelle concernant cette traversée. Celle-ci conseille aux autarités, la construction d’une passerelle comme à Tokpa et à Cadjèhoun. Eric, sans détour exhorte les autorités compétentes à passer à la vitesse supérieure.
S’ il y a quelques années, emprunter cette voie relevait d’un exploit, aujourdhui, elle est plus fluide mais demeure source de nombreuses difficultés pour ses usagers.
Par Omer HOUESSOU