Avec lui, faisons un tour d’Afrique L’Editorial de Titus

Le prix Nobel de littérature 1986, le Nigérian Wole Soyinka est de retour. Après un demi-siècle de silence suite à son dernier roman « Une saison d’anomie », son retour est déjà triomphal. Dans L’exercice de L’Editorial du jour, nous célébrons ce roman aux enseignements indéniables.
D’Abuja jusqu’à Johannesburg, en passant par Cotonou, Abidjan, Dakar, Kinshasa…tout le monde en a eu pour son grade de la part de Wole Soyinka.
Celui-ci a réussi grâce à son dernier roman intitulé « Chroniques du pays des gens les plus heureux du monde » à peindre davantage nos tares avant de nous inviter à une prise de conscience.
Wole Soyinka a pris son temps, et le temps le lui a rendu. En effet, après sa dernière fiction, il publie ce livre qui dans l’univers littéraire suscite déjà un engouement terrible, malgré la frénésie du quotidien.
« Chroniques du pays des gens les plus heureux du monde » est une sorte de « Thriller », une satire politique décapante dans un style ciselé et avec des personnages haut en couleurs.
A L’ ÉCOLE DU…
C’est le cas de Sir Godbie (on peut garder le calme sans rire), dans le rôle de 1er ministre. On voit sa transcendance de dérives. On peut citer sa mauvaise gouvernance chronique, sa violation inique des droits humains sans oublier les restrictions endémiques de l’espace institutionnel. Ce personnage, même imaginaire incarne à suffisance certains dirigeants africains.
Papa Davina, (un autre personnage), est un puissant gourou religieux. Ses sillons d’aisance par rapport à tout ce qui touche à la foi n’ont pas d’égal. Et qui dit foi, dans un contexte de précarité, le besoin d’expression du gourou et celui des fidèles s’entrechoquent naturellement. Au nom de la foi, tout est possible, même si tout n’est pas profitable.
Wole Soyinka par le biais d’autres personnages en occurrence Kighare Menka (chirurgien) et Duyole Pitan-Payne, (ingénieur) balaie le seuil des technocrates qui se comportent comme une sorte de demi/dieu. C’est le cas surtout de l’ingénieur dans une fierté du pays depuis qu’il a hérité d’un haut poste aux Nations-Unies.
Avec cette intrigue comme à l’aube d’une compétition, Wole Soyinka nous sert un roman/événement.
…DU SAGE D’ABEOKUTA
A 89 ans, Wole Soyinka, le natif du 13 juillet 1934 à Abeokuta au Nigeria avec sa crinière blanche démontre qu’il est un géant des lettres mondiales. Ce roman défie les lois de la littérature avec la couronne des nuages.
A cet âge de sage, Wole Soyinka titille notre conscience pour une prise de conscience. Si on pouvait l’écouter et cessez d’être des loups les uns contre les autres, on sèmera davantage la vie.
Sitewww.lafriqueenmarche.info du 11 septembre 2023 No 493
« La vie est belle. Et chaque jour est une vie. Prenons-là du bon côté et demain, il fera beau sur la grande route. Pour cela préservons notre environnement à l’heure du réchauffement climatique.».