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ASPHALTAGE/COTONOU ET CALAVI : UN BATON DANS LES ROUES DE L’ACTIVITE ECONOMIQUE

Les clients se font rares. Les revenus s’amenuisent.  Les travaux d’asphaltage lancés à Cotonou ont donné un sérieux coup à l’activité économique dans certains quartiers. Si les usagers à motos et voitures cherchent et trouvent des ruelles alternatives, l’accès aux boutiques, superettes et autres devient difficile.   En attendant, les commerçants bouffent les ongles et scrutent le ciel.  
Des commerçants rencontrés et interrogés dans la ruelle du début de la clôture de IITA dans la commune de Calavi en quittant le carrefour, expriment leur désarroi quant aux chantiers qui tournent au ralenti et perturbent leurs activités.
Cependant, et malgré leur situation du moment, ils sont contents. « On ne peut pas faire des omelettes sans casser les œufs », déclare le premier interrogé. « Sans les routes pas de développement. Notre calvaire est passager et nous allons nous réjouir bientôt », lâche un autre.
On est à Mènontin. Etalages bien garnis, mais sans acheteurs. Main gauche ou droite au menton, regard triste, les tenanciers de boutiques sont agacés. Dans cette localité de Cotonou, la mévente est présente du fait du lancement des chantiers d’asphaltage. Samedi 29  février 2019. Nous sommes dans ce quartier pour constater l’accès difficile aux boutiques.
C’est un accès compliqué dans la majorité pour les commerçants de ce quartier qui font grise mine. L’un d’eux s’explique : « Le drame, c’est que nous avons des chantiers dont personne ne maitrise la fin. La rareté des clients devant les boutiques et étalages est révélatrice de la morosité ambiante qui prévaut. ».
« Nous devons bien vendre afin de rembourser  nos dettes et épargner. Sans quoi, nous n’aurons plus la possibilité de poursuivre nos activités. La mévente qui s’est installée depuis plusieurs semaines voire des mois nous pousse inévitablement vers la faillite. « De 5 000 F CFA de recettes quotidiennes, je suis passée à 2 000 FCA », confie, une commerçante de fruits.
Les affaires en chute  
Au-delà des commerçants, d’autres déplorent la chute vertigineuse des recettes de leurs activités commerciales. S’il y a un autre secteur d’activité qui a ressenti les effets des chantiers, ce sont les mini restaurants, les buvettes et autres gargotières. « Il faut que les clients se déplacent vers nous pour que nos business soient rentabilisés.  Ce qui n’est pas possible avec les voies de contournement, car il n’est pas aisé pour  les clients de venir vers nous », déplore une propriétaire de buvette.
Les tenanciers de centres de loisirs ont comparé l’affluence des mois et semaines  antérieures à celle d’aujourd’hui et ont pu tirer leur conclusion. « Nous faisions un chiffre d’affaire de 350 000 F CFA par semaine. Mais depuis le lancement des travaux, difficilement, on mobilise 150 000 F CFA par semaine.», explique Nadège A. restauratrice. Yannel est livreur depuis cinq ans et est en partenariat avec plusieurs restaurants. Il déplore la situation qui prévaut actuellement dans les ruelles où l’asphaltage est en vogue.
Même s’il faut reconnaitre que, l’Etat travaille pour une meilleure circulation des biens et personnes, il urge que ces travaux ne lambinent pas trop longtemps.

Bénédicte DEGBEY

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