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Afrique : levée de fonds par les startups après la faillite de la SVB

Afrique : levée de fonds par les startups après la faillite de la SVB

La force du dollar et le professionnalisme en matière de levée de fonds sur le marché international faisaient de la Silicone Valley Bank, une « ruche » pour les startups africaines.

Avec la faillite de cette banque, certains spécialistes craignent des nuages dans le ciel des startups du continent. « Le dollar est la monnaie de référence pour la levée de fonds pour les startups africaines. Mieux, la SVB est la 1ere banque spécialisée dans le secteur Tech aux USA.

De ce fait, l’importance de la Silicone Valley Bank pour les startups africaines n’est plus à démontrer…», a laissé entendre James Riwadi, expert nigérian en finances inclusives et digitales. Il poursuit: « Sur la planète des levées de fonds, la faillite de cette banque a naturellement des conséquences sur les startups africaines…».

Chiffres à l’appui, il démontre encore l’importance de cette banque. « Hormis sa 1ere place dans le secteur tech, la Silicone Valley Bank est la 16 ème aux USA en 2022, avec 175,4 milliards USD de dépôts…».

CRAINTES…

Alexis Chanawa, logisticien et statisticien sud-africain en levée de fonds martèle aussi l’importance de la SBV, une référence dans le monde.

« En Afrique, les quatre pays africains en tête (Nigeria, Afrique du Sud, Égypte et Kenya) en matière de levées de fonds pour les startups y ont recours pour bénéficier de son expertise. Il révèle également qu’en 2022, les startups africaines ont levé près de 150 milliards USD en 2022 dans le monde.

Edwige Kwanku, spécialiste nigériane en levée de fonds qui a accompagné une startup agronomique a laissé entendre que: « Sans la SVB américaine et d’autres, la confiance d’investisseurs n’est pas de mise. Mieux, cette banque ne marchande pas son accompagnement aux startups du continent surtout quand les offres sont très innovantes.».

Elle affirme qu’avec la faillite de la SVB, les startups des quatre pays pilotes que sont le Nigéria, l’Afrique du Sud, l’Égypte et le Kenya auront pour quelques temps du mal à engager leurs levées de fonds.

La situation des jeunes femmes africaines startups l’inquiète à plus d’un titre. Elle se demande quel sera l’avenir des jeunes femmes africaines startups qui ont commencé par faire bonne figure comme en 2022 où elles ont progressé de 22% par rapport à 2021…

ET AVENIR SOMBRE ?

On apprend de James Riwadi que certaines startups africaines ont leurs comptes dans cette banque.

« De nombreuses startups nigérianes que je connais ont des dépôts à la SVB. Elles ont réussi de justesse à récupérer leurs dépôts la veille de la faillite quand la « Bank Run » a commencé.», précise-t-il.

Pour Edwige Kwanku, certes les autorités américaines pour éviter un déferlement général ont pris des mesures hardies pour éviter un effet domino et confié à la FED (la banque centrale américaine), de liquider les affaires courantes de la SVB.

Cependant, elle redoute le rythme de décaissement des fonds à temps pour que les startups africaines ne soient pas bloquées dans leur calendrier de travail.

Wilfried GBEKAN correspond au Nigeria avec le concours de Marcus KLITSU en Afrique du Sud

Site www.lafriqueenmarche.info du 19 mars 2023 No 383

Bénédicte DEGBEY

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