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Achats en ligne : peur au ventre, à l’heure des cartes hackées

Achats en ligne : peur au ventre, à l’heure des cartes hackées

Les attaques cybercriminelles se multiplient dans tous les domaines. Les cartes bancaires ne sont pas épargnées. « Ma carte a été hackée. On m’a soutiré près d’un million de F.CFA lors d’un achat en ligne…», raconte avec amertume A.B, une fonctionnaire dans l’un des consulats de la place à Abidjan.

Elle détaille encore sa mésaventure : « Ce jour-là, le coup m’a été porté en moins de 10 secondes. J’avais seulement mes yeux pour pleurer, car les sous devraient servir à payer la dernière tranche des frais de scolarité de mes enfants…».

AU LABORATOIRE DES HACKERS

Voilà mise sur le tapis, la problématique des frappes cybercriminelles contre les cartes bancaires.

En effet, à Abidjan, Dakar, Cotonou, Niamey, Lomé, Ouaga… lors d’achats en ligne ou de retrait aux distributeurs de banques, le risque est de plus en plus grand de subir la loi d’hackers dont la capacité de nuisance n’est plus à démontrer.

« Si au début, les attaques sont l’oeuvre de puissants hackers russes et chinois, on retrouve de nouveaux acteurs européens et même africains dont le savoir-faire en intelligence artificielle est détourné pour cette cupidité.», jure Serge-Didier Konan, un modélisateur/banque risques.

« Les attaques dites « attaques par force brutale » sont désormais une monnaie courante dans l’univers e-commerce des capitales africaines où des victimes se comptent par centaines …», précise encore Serge-Didier Konan. Pour Gero Koffi, consultant en cybersécurité : « Pour les hackers, plus besoin de voler une carte bancaire pour l’utiliser. Les méthodes et techniques ont évolué…». Arouna Mouba, développeur en sécurité de systèmes d’information complète le tableau.

Selon lui : « Dans la Zone Uemoa, 10 à 15 % d’acheteurs en ligne sont victimes de fraude à la carte bancaire. Les hackers volent les données.Ils privilégient surtout les megacarts…».

FACE AU FLÉAU QUE FAIRE ?

Dans un tel contexte de cybercriminalité, Robert Malonga, spécialiste en cybersécurité donne quelques conseils.

« Si avant, il faut éviter les cartes bancaires craquées, maintenant, il urge d’empêcher le clonage de la carte et s’assurer qu’un skimmer n’est pas installé sur le distributeur…».

Il a encore fait savoir qu’ : « Il s’agit de faire désormais attention quand on veut insérer sa carte. Il faut également éviter le payement avec contact de son téléphone…». Pour finir, il a fait savoir qu’ : « Il faut opter pour Les portefeuilles blindés pour éviter la lecture à distance…».

« Selon le Groupement interbancaire monétique de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Gim-Uemoa), cinq millions de cartes bancaires seraient en circulation dans les capitales et les grandes villes de l’espace Uemoa…», révèle Francis Lingani, banquier de profession. Il insiste encore : « Selon toujours Gim-Uemoa, ces cartes sont en fonction dans 130 banques dans ledit espace…».

Si l’importance de la carte bancaire n’est plus à démontrer pour effectuer des achats directement ou en ligne et retirer de l’argent aux distributeurs ou aux guichets, il faut que les détenteurs de cartes et les banques jouent leur partition pour ne plus laisser place aux attaques cybercriminelles.

En effet, à Abidjan, Dakar, Cotonou, Niamey, Ouaga, Lomé .. les cartes bancaires sont à la mode. Plus personne ne peut nier leur importance.

Cependant, il s’agira d’éviter que le socle juridique, technique et sécuritaire ne soit plus à l’avantage des hackers les plus astucieux.

Frédéric TOURÉ correspond en Côte d’Ivoire

Site www.lafriqueenmarche.info du 17 avril 2023 No 404

Bénédicte DEGBEY

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