A l’école des combats
L’Editorial de Titus FOLLY
On est à un an des législatives. La ‘’Rupture’’ va-t-elle garder sa quasi hégémonie sur le Parlement ? L’opposition écartée par la pénétration et l’esprit des textes pourra-t-elle faire son retour ? Analyse dans l’exercice de l’éditorial du jour.
Le ‘’certificat de conformité’’ dort actuellement en pyjama, car on ne voit que sa silhouette. Dès fin 2022, dans la perspective des législatives de 2023, il quittera son couvre-chef.
Le ‘’certificat de conformité’’ hantera-t-il encore le Bénin ?
C’est une certitude. Pour 2023, seuls les partis ayant le ‘’certificat de conformité’’ seront en lice pour le prochain scrutin législatif. Le pouvoir de Talon ne fera pas de concession. Il ne peut en être autrement.
En effet, dans les couloirs des vainqueurs à gains, on ne falsifie pas la loi pour favoriser les vaincus. Il n’y a pas d’amendements possibles pour donner une bouée de sauvetage à l’adversaire. Pour les vainqueurs (le régime Talon), il faut à tout prix garder les gains matériels et politiques en dépit du regard inquisiteur de l’opinion nationale et internationale.
Mieux, il suffit d’analyser sous toutes les coutures, les gains politiques acquis par le pouvoir Talon avec son Parlement monocolore. La composition du Cos-Lépi chargé de veiller à la liste électorale est une preuve tangible de l’un des avantages du régime du ‘’Bénin révélé’’. Quand le Cos-Lépi est totalement acquis à la mouvance Talon, on comprend mieux la destination démocratique du Bénin.
Les dés sont-ils déjà jetés pour l’opposition pour 2023 ?
Dans ces conditions, l’abrogation des lois jugées scélérates, lois qui permettent d’éliminer l’opposition risque d’être un rêve.
En effet, pour 2023, l’opposition n’aura pas les ressources nécessaires pour placer le cordon sanitaire à ce type de pathologie qu’est le ‘’certificat de conformité’’, cette pièce politiquement bâtarde et cynique. Ni le PCB avec ses 45 ans de vie politique, ni les autres comme l’USL de Sébastien Ajavon dont la force d’adaptation dérangeait à la veille des législatives de 2019 n’ont aucune chance de revenir dans le jeu.
Mieux, au regard des fondamentaux de la science politique de la ‘’Rupture’’, les prochaines législatives doivent poursuivre et renforcer la présence spécifique. Dans le sens des orateurs, la coupe du scrutin à venir dans un an ne mettra pas fin à la position hégémonique du ‘’Bénin révélé’’ au Parlement.
Le ‘’certificat de conformité’’ est et demeurera une question politiquement insurmontable pour l’opposition. Il n’y aura pas d’espoirs pour les ‘’vaincus’’ d’avoir des avantages en échange de la reconnaissance de la culpabilité. Avec la ‘’Rupture’’, au service des prétentions, il n’y a pas d’éthique en politique.
Site www.lafriqueenmarche.info du 18 janvier 2022 No 055