L'afrique en marche

7% pour notre Pâques…

L’Editorial de Titus FOLLY
Loin des agapes de Pâques de la part des Béninois, on a eu de bonnes nouvelles relatives aux performances de l’économie béninoise. La plus importante, c’est le taux de croissance du Bénin qui est de 7,2 %. Ce taux démontre la capacité de travail du gouvernement Talon. Les planètes s’alignent donc pour la ‘’Rupture’’.
Cependant, la bourse des Béninois qui était l’expression de fierté derrière nos chaumières et nos cabanons, perd de plus en plus du terrain. Si avec les statistiques reluisantes, le pouvoir de ‘’Bénin révélé’’ tend à être un véritable bâtisseur d’avenir, n’est-il pour le moment un missionnaire sans destination quand on parle de pouvoir d’achat? Analyse dans l’exercice de l’éditorial de ce jour.
Le Bénin affiche un taux de croissance de 7, 2 % en 2021 contre 3, 8 % en 2020. Au moment où notre pays avait ce taux en pleine année Covid-19, la majorité des Etats africains ont fini à 00 % ou moins. La nouvelle a été répandue en échos, le dimanche sur les plateaux de la télévision d’Etat.
Cette information intervient après la dernière notation à l’agence financière internationale ‘’ Fitch’’ avec la note B+ avec perspective stable du Bénin. Sans oublier que plusieurs autres agences ont fait le constat que d’année en année, le Bénin aligne les performances.
Au-delà des paris
Ces statistiques ne sont donc plus annoncées aux troupes d’applaudisseurs et d’auditoires complaisants pour la circonstance du vent. Les performances sur la durée permettent de mettre en exergue, quelques grands axes de l’économie béninoise.
Cependant, comment faire resplendir sur le visage des Béninois ces statistiques de récital au moment où, le pouvoir d’achat qui correspond à la quantité de biens et de services qu’un revenu permet d’acheter est en chute libre depuis 2016 ?
En effet, le pouvoir d’achat n’est pas le fruit du hasard. Il dépend alors du niveau du revenu et de celui des prix. L’évolution du pouvoir d’achat correspond donc à la différence entre l’évolution des revenus des ménages et l’évolution des prix. Si la hausse des revenus est supérieure à celle des prix, le pouvoir d’achat augmente. Dans le cas contraire, il diminue.
Pour nous expliquer le pouvoir d’achat, depuis un an, les arguments avancés ne sont pas de nature à convaincre. Quand ce n’est pas la pluie, le terrorisme, les pays ‘’voisins picoreurs’’, donc c’est la Covid-19.
A l’heure de la campagne présidentielle en France par exemple, cette donnée charrie les analyses pertinentes relatives à la consommation des ménages et donc le développement des entreprises. Ce n’est donc pas pour amuser la galerie qu’on parle de pouvoir d’achat. Ici, l’Etat fait tout pour améliorer son assiette fiscale. A part les dernières mesures éparses contre la vie chère, la consommation des ménages n’est donc pas totalement une priorité.
Avec le pouvoir d’achat, les Béninois vivent d’autres réalités existentielles. En effet, depuis avril 2016, le panier de la ménagère s’est étiolé davantage. Par la durée du temps, les compatriotes se sont s’arc-boutés à ces lourds fardeaux en attendant mieux.
Au même moment, les jarrets faméliques s’amoncèlent dans les plats ici. Au regard de cette situation, il est donc temps pour Patrice Talon de changer la trame de cette gouvernance. Cette dernière doit mettre un terme aux larmes parsemées pourtant d’espoirs afin que le taux de croissance soit en phase avec la réalité des Béninois.
Est-on sur la voie ? Si Patrice Talon veut réussir, c’est maintenant que nos nuits jonchées de rêves et d’ambitions doivent commencer. Surtout que son Bénin, notre Bénin se dessine sur la carte d’Afrique sous forme d’une clé. Il ne lui reste qu’à la saisir et à ouvrir le pays avec dextérité.
Site www.lafriqueenmarche.info du 19 avril 2022 No 139
« La vie est belle. Et chaque jour est une vie. Prenons-là du bon côté et demain, il fera beau sur la grande route. ».

Bénédicte DEGBEY

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